Lancement du meetup Entreprise Agile
Cette semaine, nous lancions le premier meetup sur l’Entreprise Agile, d’abord en comité restreint pour échanger avec les personnes intéressées et amorcer les discussions. L’objectif est d’agrandir progressivement le groupe pour définir notre manière de travailler, car il s’agit avant tout d’un groupe de réflexion autour de ce vaste sujet !
Meetup Entreprise Agile
Définir l’entreprise agile
Et pour amorcer la discussion, nous nous sommes attelés à la tâche délicate de définir les termes d’agilité d’entreprise, de business agility et d’entreprise agile. L’objectif était de parvenir à un alignement clair pour les discussions à venir, compte tenu des multiples définitions existantes. Voici les principaux éléments qui ont émergé de nos premiers échanges :
Agilité d’entreprise vs Business Agility
L’agilité d’entreprise correspond à la traduction littérale du terme de Business Agility. Nous avons décidés de ne pas garder ce dernier, trop connoté au framework SAFe®.
Cependant, avoir les deux permettait de distinguer le résultat attendu de l’agilité pour l’entreprise (ce que nous cherchons à influencer), des moyens dont nous disposons pour agir sur elle afin de la rendre plus agile : Il s’agit de faire la distinction entre le moyen et le résultat, entre l’enabler et l’outcome, comme évoqué ici.
Définir ce que l’entreprise agile n’est pas
Ce n’est pas l’agilité à l’échelle
Souvent confondue avec l’agilité d’entreprise, l’agilité à l’échelle est largement associée à SAFe®, car il inclue les deux notions et s’adresse aux entreprises déjà agiles. On peut souligner la différence entre le passage à l’échelle (à savoir passer de quelques équipes à de nombreuses équipes) et amener l’agilité à l’échelle (c’est-à-dire au niveau) de l’entreprise.
Une petite entreprise peut être agile sans avoir besoin d’un framework pour étendre ses pratiques agiles. Enfin, actuellement, les frameworks à l’échelle sont très centrés sur le delivery.
Ce n’est ni l’agilité métier, ni l’agilité pour la direction
L’entreprise agile n’est pas non plus l’agilité métier, c’est-à-dire l’agilité en dehors de l’IT. De même, elle ne se réduit pas à l’agilité pour la direction d’entreprise, malgré la difficulté pour elle un acteur des transformations agiles.
La définition par le Manifeste Agile ?
Une autre perspective envisagée est que l’entreprise agile cherche à résoudre les problématiques organisationnelles en s’appuyant sur les valeurs et principes de l’agilité, considérant cela comme un passage à l’échelle du Manifeste Agile. Cependant, il est légitime de se demander si cette approche est réellement pertinente, étant donné que le Manifeste Agile n’avait pas pour vocation d’adresser les enjeux organisationnels, mais ceux des projets logiciels.
Peut-être pourrait-on envisager de conserver uniquement les valeurs du Manifeste (en adaptant les principes sous-jacents) pour définir les principes de l’agilité d’entreprise? Cette interrogation soulève la question de la nécessité ou de l’intérêt de définir un manifeste spécifique pour l’entreprise agile.
Compilation des définitions de l’agilité d’entreprise
Comme mentionné précédemment, des définitions il en existe plusieurs. Parmi elles, on peut citer celles de Deloitte, celle de SAFe® (décidemment !), du Business Agility Institute, nos propres propositions, ainsi que celles glanées ici et là. Voici une compilation des principales notions qui émergent de ces diverses définitions :
Pourquoi ?
- Assurer la survie, notamment face aux crises.
- Pour rester compétitif, rivaliser avec les concurrents, par la performance.
- Favoriser le développement, notamment par l’innovation pour soutenir la croissance.
- Prospérer et atteindre ses objectifs et sa vision
- Et tout cela, dans un contexte de changement et l’incertitude :
- pour suivre l’évolution du marché turbulent
- Pour répondre aux défis (rapidement)
- Pour faire émerger et saisir les opportunités (et être capable de tirer parti de son environnement)
Pour qui ?
- Satisfaire les clients en créant de la valeur, assurant leur fidélité et contribuant à la pérennité de l’entreprise.
- Satisfaire les collaborateurs en leur offrant un sens et en les engageant, favorisant ainsi leur rétention (toujours pour la pérennité de l’entreprise).
C’est quoi ?
Il s’agit de développer des capacités d’entreprise telles que :
- L’innovation,
- L’apprentissage, l’amélioration continue,
- La flexibilité,
- La résilience,
- A la fois pour la survie
- Et pour rester compétitif (ce qui pour moi n’est pas de la résilience!)
- L’excellence opérationnelle et de performance
À ce stade, il est notable que la notion de complexité est relativement peu présente dans les définitions que j’ai pu lire.
Mes réflexions sur l’entreprise Agile
Voici ce que les échanges et ces notes m’inspire :
Sur un plan personnel, je suis fermement persuadé que le concept d’entreprise agile, tel qu’il est souvent présenté, englobe une portée bien trop vaste. Fondamentalement, il cherche à définir les attentes universelles de toute entreprise : survivre, vivre, se développer, prospérer et cela en étant performant, innovant, flexible, résilient, apprenant … En somme, répondre à toutes les exigences.
Si l’entreprise a besoin de tout cela, l’agilité n’est pas une baguette magique qui résout tous les problèmes. Sa définition, pour être pertinente, se doit d’être plus spécifique, sinon l’agilité n’a pas réellement de raison d’être et devient un mot fourre-tout, ce qu’il est déjà pour l’agilité opérationnelle. Souhaitons voir la même chose pour l’agilité d’entreprise ?
Ma proposition est de restreindre la définition aux seules capacités de changement continu, caractérisées par :
- Une adaptabilité réactive aux événements non planifiés
- Une anticipation proactive pour une flexibilité face aux événements planifiés, liés à la stratégie adaptative et à l’organisation dynamique
Ces capacités s’appliquent tant aux facteurs internes qu’externes, tels que les évolutions du marché ou les opportunités.
Cela implique mettre de côté les capacités liées au changement discontinu, à savoir :
- L’innovation (de rupture)
- La résilience (survivre à un choc)
Et celle de la stabilité et de statu quo, telles que la performance dans l’exécution de l’existant pour rester compétitif, souvent associée à l’efficience opérationnelle (excellence opérationnelle, Lean, etc.).
Bien sûr, l’agilité peut contribuer à l’innovation, la résilience et la performance. Et ces dernières ne sont pas aussi importants que l’agilité.
Il devient alors possible de définir la performance associée à la capacité de gérer le changement continu. Par exemple, la rapidité, souvent liée à l’agilité, en fait-elle partie ?
Armé de cela, je propose une définition plus spécifique de l’entreprise agile :
Une entreprise animée par le désir et la capacité permanente de réagir et de s’adapter aux changements continus du marché dans un contexte incertain et complexe, pour le bénéfice de ses clients et collaborateurs.
À ce titre, l’entreprise doit intégrer le développement de cette capacité dans sa stratégie, jusqu’à ce qu’elle fasse partie intégrante de son ADN (ou de sa culture).
L’agilité d’entreprise, quant à elle, se penche sur les moyens organisationnels permettant de développer cette capacité.
Prochain meetup
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